liberté chérie
Mes mots ne changeront rien dans ce magma d'horreur et d'effroi qui a frappé notre pays ce week-end.
Mais il m'est difficile de ne pas m'interroger face aux événements, au climat de peur paranoïaque qui s'annonce, à la tournure des événements.
Et si, au lieu de se contenter uniquement de gober le matraquage médiatique qui dénonce uniquement la partie émergée, nous regardions et considérions aussi l'Histoire. Pas seulement celle de la France mais l'Histoire mondiale pour tenter de comprendre quels sont les véritables enjeux de cette guerre larvée jusqu'alors devenue patente. Je ne suis pas la mieux placée pour le faire, aussi je m'en abstiendrai, mais levons les yeux de notre nombril et reconsidérons tout ça. Les références ne manquent pas.
Je suis française, mais je suis aussi un être humain, parmi tant d'autres sur cette planète que se déchirent certains (et au nom de quoi? de la puissance cupide!).
Je réalise la chance d'avoir vécu dans un pays épargné par la guerre sur ses sols durant 60 ans, épargné par les bombardements, la peur pour ses enfants, la faim conséquente quand ailleurs c'était et c'est encore le quotidien de nombreuses populations.
Doit on répondre à la monstruosité en devenant un monstre soi même? En cautionnant une réponse monstrueuse? Évidemment que face à l'horreur, la haine est une réponse viscérale. Mais, le deuil nous ferait il oublier que la violence n'engendre que la violence?
Imaginez que la nuit dernière, par ces frappes aériennes, nous avons fait vivre à un peuple ce que nous redoutons pour le nôtre.
La peur est une vermine qui alimente les instincts les plus bestiaux, qui fait se lever toutes les voix en une seule pour une cause que nous croyons juste, en oubliant ce qu'on nous a souvent répété enfants: la liberté s'arrête là où commence celle des autres. Alors je n'ai pas envie de me taire, parce que je ne veux pas que mon silence me rende complice malgré moi d'un massacre que l'on va perpétrer chez les autres. Je ne veux pas me réduire à la haine, parce que j'en perdrai ma liberté, et que cette aliénation me rendrait pareille à ces âmes démentes qui ont commis l'irréparable.
Mes pensées vont aux victimes et aux familles de cet abominable carnage.
Mes pensées vont aussi aux civils innocents qui périssent sous les assauts de notre armée.
Que l'amour continue de nous animer. C'est ensemble, dans le respect des libertés de chacun, que nous pourrons voir juste, plus haut, plus libres.